Livre Maurice Daurat

Formé à l’école d’art appliqué Germain-Pilon, créée sous la IIIe République dans le but de réconcilier art et industrie, l’orfèvre Maurice Daurat allie la sensibilité d’un artiste à une simplicité d’artisan. À l’image de nombre de créateurs de son temps, il s’intéresse très jeune à la peinture, la sculpture et surtout le dessin, indissociable d’une œuvre forte et retenue, qui évolue d’un Art nouveau inspiré par la nature et le japonisme à la stylisation géométrique. Abandonnant dans les années 1920 la fonte et la ciselure pour le montage au marteau, Maurice Daurat travaille très tôt l’étain, métal alors méprisé, dont il saura exploiter les qualités avec un talent rare pour réaliser des pièces uniques ou en très petites séries, mais aussi des œuvres monumentales, comme les vases du paquebot Normandie en 1935 ou le vase luminaire d’une hauteur de 3,12 mètres destiné à la rotonde Alma du musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1937. À la fin de sa vie, l’artiste revient à la sculpture avec une étonnante série de masques en cuivre repoussé et patiné d’inspiration romane pour certains, africaine ou asiatique pour d’autres. Cet ouvrage, dans lequel la petite-fille de Maurice Daurat nous initie au travail de l’orfèvre pour mieux nous faire pénétrer l’univers de l’artiste, rend sa place à un des créateurs les plus importants de son temps, homme modeste qui, tel son ami le verrier François Décorchemont, aurait mérité sous d’autres cultures le titre de Trésor vivant. Catherine Baumgartner, diplômée du Celsa, a travaillé dans des groupes internationaux de communication, notamment dans le groupe Grey. Elle se passionne pour les arts décoratifs, surtout pour l’orfèvrerie et la marqueterie de paille qu’elle collectionne et restaure. Petite-fille de l’orfèvre Maurice Daurat, elle apprend et pratique en amateur la dinanderie sur étain. Elle est l’auteur, avec Lison de Caunes, du livre La Marqueterie de paille (Éditions de l’Amateur, 1993) et d’une édition enrichie (Éditions Vial, 2004).
Saint-Germain-des-Près, rue Bonaparte, la Galerie Huybrechts présente les œuvres des maîtres de l’Art déco, des plus classiques aux plus modernes, tels Jacques Émile Ruhlmann, Pierre Chareau, Marcel Coard, Paul Dupré Lafon, Jean Dunand, Pierre Legrain, Eileen Gray, Clément Rousseau, Clément Mère, O’Kin, Bastard ou Ernest Boiceau.
Pour sa première exposition en 2000, elle a choisi de rendre hommage au dépouillement poétique de Jean-Michel Frank, avant de se tourner en 2001 et 2007 vers le raffinement du grand décorateur et ébéniste Eugène Printz, proposant deux visions d’une modernité sophistiquée.
La Galerie Huybrechts s’attache également à faire redécouvrir des créateurs majeurs des années 20 à 50, notamment Marc du Plantier en 2005 et la Maison Dominique, fondée par André Domin et Marcel Genevrière, à la Biennale des antiquaires de 2008. Willy Huybrechts, expert SFEP, collectionne depuis de nombreuses années Maurice Daurat dont il connaît parfaitement l’œuvre.